Références orthographiques

Afficher des références orthographiques : lesquelles ? quand ?

Depuis quelques années, j’ai mis à disposition sur le site des affiches de références, mais on ne les trouve pas pour tous les sons. Pourquoi ? Quelques pistes :

En classe nous jouons au jeu de la devinette tous les jours. Sans s’en rendre compte, les enfants retiennent plein d’informations, apprennent à utiliser les outils de l’apprentissage de la lecture : sons correspondant aux graphies des lettres pour commencer, puis découverte des irrégularités orthographiques, le français étant plein de surprises et de difficultés.   26 lettres  –  130 graphèmes pour 32 phonèmes…

Avec le jeu de la devinette, l’apprentissage est à la portée des enfants du premier cycle, 1P et 2P y compris.
– Un alphabet de référence,
– des répétitions journalières sous forme de jeu qui aident les plus faibles et
– des explications avec affichage des références pour nourrir nos  autodidactes en herbe, tout cela suffit à donner l’impulsion de la lecture et à éveiller leur intérêt.

Alors quelles références afficher en classe ?

Sans hésiter, en premier et toute l’année les images d’un alphabet de base, dont le premier son entendu dans le mot représente la référence phonétique de la lettre. Quel que ce soit cet alphabet, cela fera son effet : celui de Smol et Luciole ou votre propre alphabet. Je conseille aussi de ne pas changer d’alphabet de référence chaque année, surtout pour favoriser ceux qui ont le plus de peine. Cela surcharge leur mémoire et ébranle leurs compétences trop fragiles, et ils mettent plus longtemps à prendre confiance en eux.

Mais pour les sons difficiles ?

Le son CH est de ceux que les enfants repèrent le plus facilement. Il apparait souvent dans les mots « faciles » comme cheval, peluche. Ces mots touchent émotionnellement les enfants de par leur vécu. Et les émotions sont un moteur d’apprentissage. Pour retenir une information, il faut qu’elle ait un sens. Il faut que l’enfant s’investisse parce que c’est un copain qui mène la devinette, s’intéresse à son objet, y trouve un lien avec son vécu, le trouve important. Du coup il retiendra aussi ce qu’il apprend en copiant le mot, en l’orthographiant.

Une année il a suffit d’une devinette pour apprendre le son ON en une leçon. Un enfant avait apporté un « Minion ». Nous avons observé le mot et repéré les lettres formant ce son et pour chacun nous avons fait un poster de référence : un bricolage improvisé mais qui a servi toute l’année, et même plus pour certains. Cela vaut la peine de prendre du temps, de changer le programme et de s’adapter quand une occasion se présente sous notre nez… Et ils ont adoré. Il n’y a pas besoin d’être parfait, juste parfaitement à l’écoute de leurs besoins.

Afficher des références qui ont un sens pour les enfants

Dans notre classe, quelques semaines après la rentrée d’août, nous avons affiché le son UN parce qu’il revenait souvent.
Nous appelons ces lettres qui se mettent ensemble pour former un nouveau son un « mariage« .
Dans ce cas c’est aussi un mot outil, que les enfants liront sans peine si ils le reconnaissent visuellement dans les textes, comme des points sur un dé.

     

Puis il a fallu expliquer et afficher le mot UNE ( pas de « mariage » si il y a 3 lettres avec le E… on entend tous les sons )

Au fil des semaines, nous avons ajouté des références, et les enfants qui en sont capables les utilisent pour s’entrainer à lire ou pour écrire des petits mots. Rien n’est imposé. Nous mettons juste des outils à disposition.

Nous sommes aux vacances de Pâques et voici déjà plein de références affichées au fil des semaines :

D’autres murs et surfaces de la classe se sont enrichies de références, affichées avec motivation, vécu et explications :
Le coin des é-e ( le é content et le e qui réfléchit )  le coin du son è ( triste, dans lequel on a aussi affiché les mots outils ET/EST, les digrammes AI/EI, suite aux jeux et aux devinettes.)

      

Les lecteurs motivés ont aussi buté sur la lecture des mots avec les lettres C et G, et nous nous sommes amusés à faire des baguettes magiques pour expliquer pourquoi et surtout à cause de quelles voyelles farceuses on entendait « Jjj » au lieu de « Ggg » et « Sss » au lieu de « Ccc »…

En résumé, en classe ou à la maison pourquoi pas, pour aider vos enfants à apprendre à lire, il faut :

  • Avoir un alphabet de référence, l’afficher et l’utiliser régulièrement, comme avec le jeu des devinettes
  • Afficher au fur et à mesure les références dont l’enfant a besoin.
    Si tout est affiché en avance, l’enfant n’a que peu de lien avec ces références et mémorise moins bien.
  • Se monter flexible et inventif pour capter leur attention et leur pouvoir de mémorisation en utilisant le plus possible le vécu de l’enfant. Créer avec eux.  ( Exemple : dans la classe un enfant s’appelle M a r t i n : en affichant son portrait et en écrivant son prénom – vous créez une référence du son IN facile à mémoriser ).

Si vous avez peu de temps vous trouverez aussi quelques références dans les sets de jeux des cahiers de vacances, ces petites brochures qui ont été créées pour les enfants en difficulté de lecture.

  

Amusez-vous : Un clin d’oeil du fantôme, un cri , « hououou », et le OU est appris !

 

3P-4P Références et affichage :
Pour aller plus loin en soutien d’apprentissage de l’orthographe et de la lecture : l’ateliersdys

 

 

Lien pour marque-pages : Permaliens.

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